24 février 2011

Ottawa Conference on Defence and Security / Conférence sur la défense et la sécurité d''Ottawa

Michael Wilson
PhiGéo


La Conférence sur la défense et la sécurité organisée par la Conférence des associations de la défense (CAD) et l'Institut  de la CAD a lieu au Château Laurier à Ottawa.


Voici un aperçu de la première journée


Le président du Center for Stategic and International Studies, John Hamre, a parlé le premier. Il a insisté sur l'importance pour les États-Unis de répondre de manière plus responsable ("mature" en anglais) aux menaces et, éventuellement, aux attaques terroristes. Il ne faudrait pas donner une prime aux terroristes en sur-réagissant à leurs actions. D'après J. Hamre, l'mposition de mesures draconiennes en matière de contrôle commerciale, par exemple, a pour effet de punir davantage les Américains et leurs alliés que les terroristes.


Le premier panel portait sur les intérêts canado-américains en matière de sécurité, dix ans après les attentats du 11 septembre. 


Les relations n'ont jamais été si bonnes. Depuis que le Canada s'est engagé en Afghanistan, la "cote" des Canadiens est à la hausse aux États-Unies. Les conférenciers soulignent, en outre, que le fonctionnement exemplaire depuis cinquante ans du NORAD fourni un modèle sur lequel se baser pour la coopération entre les deux pays en matière de sécurité. Il est d'ailleurs souligné qu'il faudrait étendre le NORAD afin de mieux structurer la défense du Nord qui devient un enjeu important pour la sécurité des deux pays avec l'ouverture du passage du Nord-Ouest et le "réchauffement de la planète". Bien qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de menace militaire proprement dite, il y a bel et bien une course pour l'acquisition des richesses naturelles.


Mais, si les relations canado-américaines sont bonnes, la gestion des frontières est en train de devenir un "irritant" entre les deux pays. Comment assurer, en effet, la sécurité des États-Unis et du Canada tout en ne brimant pas, ou le moins possible, la libre circulation des personnes et des marchandises entre les deux pays ? (Ce thème reviendra souvent au cours des débats de cette journée.)


Malgré cette difficulté, le lieutenant-général Frank Grass donne deux exemples de coopérations en matière de sécurité qui ont bien marchés entre les deux pays : les mesures d'urgences lors de l'ouragan Gustave et le déploiement de troupes américaines à la disposition du Canada aux frontières de la Colombie-Britannique au moment des Jeux Olympiques de Vancouver.


L'ancien ambassadeur du Canada aux États-Unis, Michael Wilson, soutient, pour sa part, qu'il faut inventer un nouveau paradigme pour la gestion des frontières entre le Canada et les États-Unis. Il croit que les échanges entre les deux pays contribuent à l'amélioration de la compétitivité économique des États-Unis et que, par conséquent, il devrait être possible d'arriver à une entente.


Après avoir évoqué le complexe dossier du pipeline devant relier l'Alberta aux États-Unis et les importantes conséquences économiques et écologiques qu'il peut avoir. M. Wilson met en garde contre une éventualité qu'il juge désavantageuse pour le Canada. Celle qui entraînerait notre pays à rechercher systématiquement des débouchés extérieurs à l'Amérique du Nord pour l'exportation de ses richesses naturelles. (Peut-être désavantageuse aussi pour les États-Unies. Bien qu'il n'ait pas nommer la Chine, il est facile d'imaginer l'effet d'une conjugaison des matières premières du Canada et de la main d'oeuvre.)




Le conférencier invité au déjeuner a, pour sa part, concentrer son allocution sur le thème de l'économie. Il a plaidé en faveur d'une poursuite du mouvement lancé jadis par Brian Mulroney lors de la création de la zone de libre-échange nord-américaine. Il faudrait maintenant aller de l'avant et procéder à une intégration plus grande des économies nord-américaine, sans pour autant renoncer à notre identité nationale. Il propose par exemple la création de commissions conjointes chargées de régler les problèmes qui peuvent se poser dans la gestion des affaires entre les deux pays. Il n'a pas beaucoup élaborer sur les sujets précis que ces commissions pourraient régler, mais il est permis de penser que celui des frontières pourraient figurer dans la liste...


Michael Hayden
Le deuxième panel avait pour thème les intérêts canado-américains en matières de sécurité. L'ancien directeur de la C.I.A., Michael Hayden, a d'abord minimisé la prétendue "sur-réaction" américaine suite aux attentats du 11 septembre 2001, ensuite il a souligné l'inadéquation au moins partielle entre la perspective des États-Unis et celles de ses alliés. Il y aurait toujours, selon lui, au moins un aspect de la "vision du monde" du système de sécurité américain qui ne sera pas partagé par l'un ou l'autre de ses alliés : par exemple l'importance de la guerre qu'il mène contre Al-Qaïda ou encore la nature des moyens que l'on peut utiliser pour combattre ce type d'ennemi. 


Dans un autre domaine, celui des frontières (encore), M. Hayden soutien que le Canada peut bien prendre les décisions qu'il veut. Mais, ces décisions auront un impact sur ce que feront les États-Unis pour protéger leurs frontières.


Le sénateur canadien Colin Kenny se montre plutôt favorable à un service de renseignement extérieur pour le Canada. Par contre, il ne croit pas que le Canada devrait essayer de jouer un rôle de premier plan dans les affaires du monde : par exemple au Moyen-Orient.


Le troisième panel portait sur les préoccupations contemporaines de sécurité. Trois sujets était abordés : la montée de la puissance maritime chinoise, le rôle du Pakistan dans la guerre en Afghanistan et la sécurité dans l'Arctique.


Andrea Charron
Au sujet de l'Arctique, la conférencière, Andrea Charron, après avoir dressé un état des lieux, s'est efforcée de montrer qu'il fallait, dans un premier temps, isolée la question de la souveraineté des autres questions et ne pas en discuter immédiatement. Son point de vue serait d'éviter le sujet le plus susceptible afin de ne pas provoquer une dispute et de se concentrer plutôt sur ce qui peut-être l'objet de coopération.

http://cda-cdai.ca/cdai/uploads/cdai/2011agenda.pdf

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