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La France renforce les mesures contre la radicalisation individuelle djihadiste. Une série de méthodes anti-terroristes seront dorénavant disponibles pour traquer les individus “auto-radicalisés”. Le gouvernement vise surtout à mettre un frein au transit des djihadistes français vers la Syrie par crainte des conséquences sur la France lors de leur retour. Il s’agit de les repérer sur le sol français, de les suivre à la trace et de les empêcher de quitter le territoire français pour aller rejoindre le djihad en Syrie.
“Les «techniques spéciales d'enquête», jusqu'alors réservées au terrorisme et à la criminalité organisée, seront étendues à l'apologie et l'incitation du terrorisme sur Internet. Dans un futur proche, les échanges des «cyberdjihadistes» pourront être interceptés. Des balises géolocalisées seront le cas échéant posées sous leurs véhicules pour pister leur déplacement et, grâce à des logiciels espions de type «keylogger», les agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) pourront lire en parallèle et enregistrer, de façon indétectable, ce que frappent les illuminés sur leurs claviers. Enfin, un volet du projet de loi Cazeneuve s'adresse aussi aux opérateurs, qui devront surveiller et procéder au blocage administratif des sites les plus venimeux, comme cela se pratique pour la pédo-pornographie. «Il s'agit d'interdire l'accès aux vidéos d'exécutions et aux modes d'emploi du parfait petit djihadiste, résume un cadre de l'antiterrorisme. En revanche, nous laisserons les gens échanger sur certains forums de discussion, où l'on glane toujours des informations très intéressantes.» Quand une «cible» sera repérée, les policiers auront pour la première fois la possibilité de procéder depuis leur commissariat ou leur brigade de gendarmerie à des perquisitions dans des «clouds», ces espaces de stockage des données personnelles des internautes.”
Ces méthodes intrusives ne permettront pas d’enrayer le terrorisme, mais elles le rendront peut-être un peu plus difficile. Du moins, on peut penser que les individus qui se radicalisent seront repérer plus rapidement et mieux “encadrer”. Par contre, il est certain que la liberté individuelle des internautes sera réduite par cette nouvelle approche.
Il sera même possible d’incriminer un individu pour simple consultation de sites :
“En écho à l'appel de plusieurs experts, dont le magistrat antiterroriste Marc Trévidic, le texte prévoit de créer la nouvelle qualification d'«entreprise individuelle terroriste» afin de mettre en cause tout islamiste auto-radicalisé, dès lors qu'il achètera une arme, ou du matériel entrant dans la confection d'un engin explosif artisanal. La simple consultation habituelle de sites diffusant des messages de haine et des appels au djihad suffira à l'incriminer, sans qu'il soit forcément en lien avec des organisations terroristes connues des services.”
Beauvau muscle son plan de riposte «anti-djihad»