Bachar al Assad - Photo albawaba |
Les choses se corsent en Syrie où le régime de Bachar al Assad semble maintenant ébranlé. Les derniers développements à Damas montrent, en effet, que le coeur du système de répression mise en place par le dictateur n'est plus à l'abri des attaques de ses opposants :
"[...] l'attentat à la bombe qui a visé le 18 juillet le siège de la Sécurité générale à Damas et qui a décapité la cellule de crise chargée de réprimer le soulèvement [trois hauts responsables y sont morts, dont le ministre de la Défense et surtout le beau-frère d'Assad, vice-ministre de la Défense, présenté comme l'homme fort du régime]. Qu'elle soit l'œuvre d'un kamikaze issu des rangs des rebelles ou d'un membre de la garde rapprochée de quelque baron du régime, cette opération révèle soudain la vulnérabilité nouvelle, totalement insoupçonnée, d'une dictature s'appuyant sur un système policier qui passait pour le modèle du genre."
C'est ainsi qu'Issa Goraieb dans le Courrier international décrit le coup porté au gouvernement syrien par son ennemi. La lutte devient d'autant plus féroce que le tyran voit son pouvoir directement menacé. D'où l'utilisation de chars d'assauts et d'hélicoptères de combats à Damas.
Goraieb ajoute que pour la première fois la ville d'Alep est aussi l'objet de combats et que des lignes de ravitaillements sont établies pour soutenir les assaillants du régime vacillant de Bachar al Assad :
"[...] pour la toute première fois Alep, deuxième ville de Syrie. Les rebelles auront par ailleurs réussi à prendre le contrôle d'un poste-frontière avec la Turquie et l'Irak [à ce jour, le 23 juillet, ils en détiennent un à la frontière avec l'Irak et trois sur la frontière turque]. Dès lors se trouve posés les premiers éléments, en tout point décisifs, d'un double et inappréciable tube d'oxygène pour la révolution : une ligne de ravitaillement en équipements militaires"
Le sort d'Assad sera-t-il le même que celui des autres dictateurs arabes de la région ? Peut-être que le soutien de la Russie et de la Chine rendront les derniers jours d'Assad moins dures que ceux de ces prédécesseurs - surtout que ceux de Kadhafi. Sans compter le fait que la Syrie a très probablement torturé pour le compte des Occidentaux pendant la guerre contre le terrorisme, services dont la divulgation publique pourrait être embarrassante pour tout le monde.
SYRIE • Assad, tel un taureau blessé et furieux | Courrier international