3 septembre 2011

In Libya, Former Enemy Is Recast in Role of Ally

PhiGéo

Un ancien islamiste radical devenu responsable de la sécurité à Tripoli a subi la torture en Libye après avoir été rendu au régime libyen dans le cadre du programme d'extradition institué par les États-Unis au plus fort de la chasse à l'homme mondiale qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001.

Abdel Hakim Belhaj a pourri dans les goeles libyen pendant 6 ans avant d'être finalement libéré en 2010 et de prendre les armes contre le régime de Kadhafi en 2011. Son histoire, raconté par Rod Norland dans le New York Times, illustre les spectaculaires revirement de situations qui peuvent survenir parfois en politique. Ceux qui étaient de féroces ennemis peuvent ainsi se retrouver subitement dans le même camp. Le journaliste de New York fait remarquer l'incongruité de la situation dans laquelle les nouveaux alliés se retrouvent sur le terrain en Libye:

"As the United States and other Western powers embrace and help finance the new government taking shape in Libya, they could face a particularly awkward relationship with Islamists like Mr. Belhaj. Once considered enemies in the war on terror, they suddenly have been thrust into positions of authority — with American and NATO blessing."

Belhaj soutient n'entretenir aucune rancoeur pour les tortures subies en raison de son renvois en Libye par les Amércains. Il mentionne tout de même espérer que ceux qui l'on livrés à bourreaux de Kadhafi (après l'avoir eux-mêmes maltraités) seront un jour traduits en justice. Le sens de cette affirmation dans le contexte qui prévaut actuellement en Libye suggère plus qu'un simple avertissement disciplinaire.

Al Qaeda After Atiyya

PhiGéo

Dans un article de Foreign Affairs, William McCants, tente d'évaluer les dommages produits par l'élimination du chef terroriste Abu Abd al-Rahman Atiyyat Allah (surnommé Atiyya), il y a une dizaine de jours. Ce terroriste, mieux connu sous le nom de d'Atiyya, jouait un role clé dans l'organisation d'al-Qaida.

D'après McCants ces dommages pourraient être aussi graves, sinon pires, que ceux qu'auraient causés la mort du chef al-Zawahiri. Atiyya occupait, en effet, un place centrale dans l'élaboration des stratégies de l'organisation terroriste. Il était, en effet, l'un des stratèges les plus importants du mouvement, ne le cédant en ce domaine qu'à al-Zawahiri en personne.

La mort d'Atiyya montre également, d'après McCants, l'importance des informations receuillies lors du raid d'Abbottabad le 2 mai dernier. Sans compter, ajoute-t-il, que le stratège abbatu récemment était l'un des rares à pouvoir guider al-Qaida dans la nouvelle configuration créee par le "printemps arabe". Son pragmatisme, sa patience et son expérience auraient été des atouts importants pour traverser la crise qui secoue actuellement al-Qaida.

Comme nous le mentionnions dans ce blog il y a quelques jours, McCants relève aussi le fait que la mort d'Atiyya fragilise le chef d'al-Qaida : al-Zawahiri. Sera-t-il le prochain a tombé sous les balles (ou les drones) de l'ennemi ?...

McCants conclu en évoquant la défaite finale d'al-Qaida:

"Atiyya’s death must also make Zawahiri worry that he will be next. Indeed, if he were, al Qaeda Central might completely collapse, increasing the likelihood that U.S. Defense Secretary Leon Panetta’s recent claim that the United States is “within reach of strategically defeating al Qaeda” will come to pass. Even if al Qaeda manages to survive this period, the loss of Atiyya will leave it without a crucial strategic planner and voice of reason to wage the major intellectual and political battles that the organization must now fight to survive and maintain its influence."

Les temps sont dures, en effet, pour al-Qaida. L'espérance de vie des dirigeants de cette organisation est de moins en moins longue. La stratégie de type guérilla proposée par certains, comme al-Suri, connaît des ratés. Il est difficile de mener une action coordonnées sans une structure centrale de décision appuyée sur un leadership clairement identifié, un point de repère incarné par une personne au charisme indiscutable comme l'était à une certaine époque Ousamma Ben Laden.

Il faudra sans doute qu'al-Qaida soit remplacé ou, du moins, que le djihad prennent une autre forme un certains temps. Nous allons probablement vivre l'époque du djihad à visage humain. Ce qui veut dire un refroidissement de la guerre. Le frottement, dirait Clausewitz, a fait son oeuvre, la montée aux extrêmes est ralentie par les nécessités de la vie. La djihad doit marquée une certaine pause faute de combattants assez "fou de Dieu" pour s'exposer aux drones américains, à son "appareil de répression mondial", bref à sa force, pour continuer le combat par l'épée pour le moment. Il vaut donc mieux - pour les djihadistes - s'en tenir au combat par la plume, moins spectaculaire mais aussi parfois moins insensé.


Al Qaeda After Atiyya | Foreign Affairs: August 30, 2011

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