5 septembre 2011

Les nouveaux champs de bataille d'al-Qaida

PhiGéo 

Georges Malbrunot
Georges Malbrunot propose dans Le Figaro un portrait des nouveaux champs de bataille du terrorisme islamiste; voici un résumé de ses propos.

Une place de choix est occupée par al-Quaida dans la péninsule arabique (Aqpa) et al-Quaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui lancent des attaques de moins grandes envergures que celle du 11 septembre 2001 certes, mais qui font néanmoins beaucoup de dégâts en Afrique principalement.

"Ces dernières années, Aqpa a planifié deux attaques contre des villes américaines, qui échouèrent, et inspiré un jeune soldat américain d'origine musulmane qui réussit, lui, à tuer 13 militaires sur leur base. Aujourd'hui, Aqpa voudrait produire du ricin, un poison destiné à être dissimulé dans de petites bombes. La plus imaginative des filiales d'al-Qaida cherche ainsi à «monter» des attaques de moindre envergure, mais qui doivent susciter la panique au sein de la société américaine et l'hémorragie au sein d'une économie qui se trouverait contrainte de dépenser d'importantes sommes d'argent pour sécuriser le trafic aérien, notamment."

Les terroristes dont il est question ici mélangent de plus en plus banditisme et terrorisme fait remarquer Malbrunto.

"Si al-Qaida en Irak a été très sévèrement affaiblie - grâce à l'appui des tribus -, en Afrique, en revanche, Aqmi se nourrit du terreau du banditisme, des rançons payées pour libérer les otages et, dernièrement, grâce aux canons et aux missiles sol-air récupérés dans les casernes du colonel Kadhafi."

L'auteur conclut sur un mouvement moins connu, la secte Boko Haram au Nigéria qui profite de la désagrégation de l'État pour s'épanouir. C'est elle qui a revendiquer récemment l'attentat contre le siège des Nations unies à Abouja.

La menace terroriste est donc plus diffuse, moins spectaculaire et plus apparentée que jamais au crime organisé classique : elle demeure néanmoins réelle et omniprésente. Les succès indéniable remportés par les États-Unies : démantèlement de la structure de commandement d'al-Quaida, décapitation de ses chefs, démolition de ses camps en Afghanistan, démotivation de ses troupes et neutralisation de sa figure emblématique, Ousamma Ben Laden, ne sont pas suffisant pour crier victoire. Il y a des repousses, si l'on peut dire, des "cellules" toujours vivantes et la "guerre" contre le terrorisme n'aura sans doute jamais de fin, même si on la limite au terrorisme islamique.

Le Figaro - International : Les nouveaux champs de bataille d'al-Qaida�

Libya and the Obama Doctrine

PhiGéo 

Michael O'Hanlon soutien dans un article de Foreign Affairs que le président Obama connaît un succès limité en Libye.

Michael E. O'Hanlon
Michael O'Hanlon
Les choses semblent bien tournées là-bas pour le président puisque le régime de Kadhafi s'effondre mais, du point de vue des intérêts américains, cela représente finalement assez peu. D'autant plus que cet effondrement survient dans le contexte d'une grave crise financière aux États-Unies. Il faut ajouter à cela, selon O'Hanlon, que le président Obama n'a pas connu de succès aussi palpable dans d'autres pays d'importance stratégique plus importante pour les USA, l'Égype par exemple.

Ce qui pourrait bien être un succès en Libye doit être considéré comme un cas isolé plutôt que comme la marque d'une nouvelle approche caractérisant la présidence de Barrack Obama. O'Hanlon résume sont argumentation en 5 points:

"Libya was a special case. For one, President Barack Obama could be patient and deferential to the Europeans there, because Libya is a second-tier regional player and of limited strategic value to the United States.

Second, during the five months of the military campaign, U.S. economic woes became so severe that the importance of the Libya issue essentially disappeared from public view. Continued killing in Syria, unrest in Yemen, and major uncertainty in Egypt reinforce this point. All of these countries are probably more important in terms of U.S. interests, yet Obama has made no moves to get involved.

Third, Libya's geography was extremely conducive to waging an airpower campaign. The country's demographics, with different tribes concentrated in separate cities along the coast and within reach of numerous NATO airfields, are not a luxury the United States will often enjoy.

Fourth, Qaddafi was so unpopular among Arabs that, even given Obama's low popularity in the Arab world today, NATO could find allies there to lend the operation legitimacy.

Finally, Obama's taking a secondary role in a humanitarian intervention is actually no great breakthrough in the annals of U.S. foreign policy. Be it Somalia, Rwanda, or another case, Washington has tended to try to minimize its role over the years. Obama played the supporting role better than U.S. presidents usually do. He deserves credit for that but not as much for novelty or creativeness."


Comme on le voit dans ce passage, l'argumentation de O'Hanlon bien que modérée ne laisse pas de doute sur le jugement porté par l'analyste. La politique américaine en Libye était certainement bonne. Elle ne permet pas cependant au président Obama de marquer des points décisifs dans le domaine de la politique étrangère. Un secteur où le role du président aux États-Unies est crucial. Dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012 on peut donc conclure que l'affaire libyenne ne sera pas déterminante. Il faudre quelque chose de plus significatif pour que le président augmente ses chances de réélection !

Libya and the Obama Doctrine | Foreign Affairs

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