1 juillet 2009

Le leadership éthique du contre-terrorisme

Le leadership éthique du contre-terrorisme
Fédération canadienne des sciences humaines
Université Carleton
Ottawa – Mai 2009
Marc Imbeault
Collège militaire royal de Saint-Jean
Les sociétés occidentales sont engagées depuis le début du XXIe siècle dans un nouveau type de conflit où elles affrontent des organisations et des individus qui ne reculent devant rien pour atteindre leurs fins. Est-ce que la gravité de la situation autorise les leaders occidentaux à utiliser tous les moyens y compris ceux que la morale réprouve ? Et, surtout, est-ce que le lien entre le leadership et l’éthique conserve un sens dans le contexte actuel du contre-terrorisme ? C’est à ce genre de question que ma communication voudrait apporter quelques éléments de réponse.
Cette présentation se divise en trois parties intitulées :
1) La théorie de la guerre juste et le djihad défensif.
2) La morale djihadiste dans l’Appel à la résistance islamique mondiale d’Abu Musad al Souri.
3) L’Énoncé d’éthique et l’éthos militaire canadien.
La première partie de l’exposé présente quelques principes fondamentaux de la philosophie d’inspiration chrétienne et de la philosophie d’inspiration musulmane de la guerre juste. La seconde partie met en lumière un aspect moral de la stratégie présenté récemment par l’un des penseurs les plus éminents du djihadisme et la troisième partie en approfondit le sens en le comparant avec l’éthos militaire canadien, tel qu’il ressort, notamment, de l’Énoncé d’éthique du Ministère de la Défense nationale.


1. La théorie de la guerre juste et le djihad défensif
La théorie de la guerre juste[1] d’inspiration chrétienne enseigne en substance que les guerres devraient être menées essentiellement pour des raisons défensives. Dans une certaine mesure, il en va de même dans la tradition islamique. Il est vrai que l’on trouve aussi, dans les deux traditions, que les guerres peuvent avoir une dimension explicitement religieuse. On parlera alors de guerre sainte ou de djihad. Il est également vrai que le djihad comporte deux dimensions distinctes : le « djihad défensif » et le « djihad offensif ». C’est, comme nous allons le voir, la notion de guerre défensive qui est mise de l’avant par les idéologues djihadistes.
En effet le djihad offensif ne concerne que les gouvernants, auxquels il fait obligation d’étendre l’islam à de nouveaux territoires. Le djihad défensif, au contraire, concerne la protection du territoire déjà conquis et c’est un devoir qui s’impose à tous les musulmans, en tout temps. Il s’agit, aux yeux des penseurs djihadistes, d’une sorte d’impératif catégorique auquel aucun musulman ne peut se dérober. Lorsqu’une terre musulmane est attaquée, sa défense ne concerne d’ailleurs pas uniquement les fidèles qui l’occupaient jusqu’alors mais bien tous leurs coreligionnaires. C’est, en effet, une obligation pour tous les musulmans de se porter à la défense de toute terre musulmane attaquée. L’un des chefs du djihad contre les troupes soviétiques en Afghanistan dans les années 80 résume bien la situation dans le passage suivant :
« Les spécialistes s’entendent pour dire que, quand l’ennemi entre sur une terre islamique, ou sur une terre qui a déjà été islamique dans le passé, les habitants du lieu doivent absolument se lever pour les combattre. Mais s’ils restent à l’arrière, sont incapables, peureux ou en nombre insuffisant, alors cette obligation incombe à ceux qui les entourent. Et si ceux-ci font défaut ou restent à l’arrière, l’obligation passe à ceux qui les entourent, et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’obligation de combattre englobe la terre entière. »
Cheikh Abdullah Yusuf Azzam, “Join the Caravan”, The Canons of Jihad, p. 126. (La traduction est de Claire-Marie Clozel)
On voit bien dans ce passage que de proche en proche c’est toute l’oumma (l’ensemble des croyants) qui est interpellée par le devoir de défendre la terre islamique attaquée. L’appel du Cheikh Azzam est identique à celui lancé par ceux qui réclament l’aide des musulmans du monde entier pour chasser les occupants d’Irak et d’Afghanistan aujourd’hui.
La notion de guerre défensive est au centre du discours des chefs du terrorisme islamique mondial. C’est le point d’ancrage de la justification éthique de leur action. Leur guerre est juste car elle est essentiellement défensive. Elle répond à « quatre-vingt ans » (dixit Ben Laden) d’humiliations continues au Moyen-Orient. Les attentats contre l’Amérique et contre l’Occident sont donc entièrement justifiés. Dans la rhétorique de Ben Laden et de ses alliés, les quelques milliers de victimes causés par les attentats de New York, Londre et Madrid sont, en réalité, peu de chose en comparaison des millions de victimes des attaques de l’Occident contre les musulmans.
2. La morale djihadiste dans l’Appel à la résistance islamique mondiale d’Abu Musad al Souri.
L’homme connu sous le nom d’Abu Musad al Souri – de son vrai nom Mustafa bin Abd-Qadir Setmariam Nasar – est né à Alep, en Syrie, en 1958 et s’est impliqué dans le mouvement djihadiste à plusieurs niveaux : comme combattant, comme historien, comme professeur – notamment à distance – et comme stratège. Dans la mesure où il est à la fois un homme d’action et un intellectuel, il peut se comparer aux officiers de haut rang des armées occidentales. Dans la trame de ses écrits théoriques se décèle une conscience aiguë du sens de l’histoire. Il connaît sur le bout des doigts celle du djihad et il en fait voir clairement la logique et les développements, autant dans ses écrits que dans ses cours. Il éclaire toutes les erreurs faites dans le passé et suggère des moyens concrets de ne pas les répéter. Nous devons humblement reconnaître que cela est une de ses plus grandes forces. Finalement, il fait preuve d’une imagination exceptionnelle, dont il fait une arme à la fois fascinante et terrible. Il est en effet soupçonné d’avoir inspiré les responsables de l’attentat de Madrid, qui a fait presque deux cents morts, ainsi que l’assassin de Théo Van Gogh en Hollande.
Bien qu’il ne soit pas un théologien, le Syrien se réfère souvent au Coran et à l’enseignement du prophète Mahomet. Au cours des trente dernières années, il s’est complètement voué à faire triompher la religion musulmane. Et quoiqu’il soit sûr de la victoire finale, il reconnaît que les ennemis ont un avantage provisoire, causé par les fautes des moudjahidins eux-mêmes et la collaboration de certains régimes musulmans avec l’Occident.
Peu avant son arrestation au Pakistan en 2005, Abu Musad publiait sur Internet un traité de 1600 pages, intitulé Appel à la résistance islamique mondiale. Dans cet ouvrage, il présente l’histoire de la longue conquête du monde par le djihad. Mais la discussion que je voudrais ouvrir maintenant concerne exclusivement la partie de l’œuvre qui traite des dernières années.
Du point de vue d’Al Souri, ce qui caractérise cette période, c’est l’intensification de la guerre contre les musulmans, et cela un peu partout dans le monde. L’attaque du 11 septembre 2001 a été, dit-il, l’occasion de déclencher la plus grande chasse à l’homme de l’histoire. Cette opération d’envergure mondiale a réussi à détruire pratiquement toutes les têtes dirigeantes du djihad, tous les camps d’entraînement et les quartiers généraux. D’après lui toujours, le seul vrai État islamique, l’Afghanistan des talibans, est maintenant occupé et contrôlé par les États-Unis, par l’entremise d’un régime fantoche. En d’autres mots, les victimes de la violence ne sont pas les Occidentaux, mais les musulmans, ce qui les justifie de se défendre eux-mêmes quand ils ont les moyens de le faire, ce qui, selon al Souri, est rare.
En effet, le Syrien voit la situation actuelle comme désespérée. De plus, il affirme que, s’il y a bien plus d’un milliard de musulmans dans le monde, pas plus de quelques milliers sont prêts à combattre pour leur religion. Ayant reconnu ce fait, il poursuit sa démonstration en affirmant que la guerre n’est toutefois pas définitivement perdue, malgré les attaques massives de l’ennemi depuis 2001. Comme vétéran du djihad, il suggère de transmettre son manuel de combat aux nouvelles générations de moudjahidins, afin qu’ils possèdent le moyen de se reconstruire et d’échapper aux agressions de la coalition ennemie.
Voici une brève analyse des fautes qu’il propose de corriger. Abu Musad insiste sur le fait que les djihadistes auraient commis trois sortes d’erreurs :
1) dans la formation et l’idéologie ;
2) dans la structuration et l’organisation ;
3) dans les méthodes d’action et la façon dont elles furent appliquées.
Les premières erreurs ont entraîné du dogmatisme, un esprit de clocher et une ignorance qui ont affecté négativement la cause au point de la paralyser. Ce type d’erreur produit aussi une culture du secret – même si le secret est parfois nécessaire – qui a porté préjudice aux communications et au recrutement. À ces graves inconvénients, il faut ajouter le fait que de nombreux moudjahidins ne reçoivent qu’un entraînement exclusivement militaire, ce qu’al Souri considère comme un grave handicap.
Le second type d’erreurs concerne la structure pyramidale de l’organisation terroriste. Dans ce contexte, la chaîne du commandement est parfaitement claire, mais il y a une grave faiblesse du côté de la sécurité. Si un membre est arrêté, toute l’organisation est déstabilisée. Al-Souri mentionne, entre autres, l’usage de la torture et des drogues par les services secrets occidentaux et leurs alliés – en Syrie notamment – pour obtenir de l’information. Il conclut que cette organisation pyramidale ne pourra pas résister longtemps à l’offensive menée par l’Ouest depuis 2001.
Le troisième type d’erreurs concerne les méthodes d’action, qui furent marquées par l’amateurisme, l’improvisation et la démagogie.
Mais tandis qu’il analyse les erreurs commises par le mouvement djihadiste, le Syrien soulève à mainte reprise le problème de l’éthique, qui aurait été sa principale faiblesse ces dernières années :
« Les nombreux jeunes musulmans en provenance du peuple et des classes moyennes étaient pleins de zèle, de loyauté et de bons sentiments, mais ils souffraient d’un manque flagrant de connaissance et d’observance religieuses, et ignoraient les règles islamiques en matière de négociation et d’éthique. De plus, les cadres du djihad eux-mêmes souffraient de déficiences dans ces mêmes domaines. L’absence d’un programme de formation adéquat les a conduits à se montrer inflexibles et impitoyables. »
A Terrorist’s Call to Global Djihad, p. 164. (Traduction d’Yvon Paillé et de Claire-Marie Clozel)
En somme, il est inutile d’être débordant de zèle, si on est incapable de discernement – et même de pitié, quand cela est nécessaire. Il continue en ces termes :
« De même, le manque d’éthique a conduit les djihadistes à agir comme une bande de malfaiteurs, et non comme de véritables djihadistes. De plus, la plupart de ces hommes réduisaient la religion musulmane au concept de djihad et oubliaient que l’islam possède d’autres aspects. Ils ont réduit l’islam au combat, et le combat au fait de tirer, oubliant la patience, les préparatifs et la moralité nécessaires. »
Ibid. p. 164. (Traduction d’Yvon Paillé et de Claire-Marie Clozel)
Al-Souri attribue au manque de professionnalisme du mouvement le fait que 80 % de ses chefs ont été arrêtés ou tués après les attaques du 11 septembre et ajoute que l’usage de la violence est devenu une affaire de pure routine, une erreur qu’il décrit de la façon suivante :
« L’adoption d’une attitude intransigeante au cours de récents incidents au sein du jihad où l’on a eu recours à la violence et fait preuve de radicalisme jusque pour régler les questions les plus triviales. »
Ibid. p. 170. (Traduction d’Yvon Paillé et de Claire-Marie Clozel)
Abu Musad remet donc en cause la conception traditionnelle voulant que l’ennemi doive être annihilé à tout prix. Sur ce point il se démarque des autres idéologues du djihad. Il insiste aussi sur l’importance de la morale dans la formation des moudjahidins. Selon lui le recours à la violence est nécessaire, mais ne doit pas devenir une fin en soi. Ce qui la légitime, c’est le but poursuivi, à savoir la victoire finale de l’Islam dans le monde, lequel transcende son moyen, la violence, tout en le justifiant.
3. L’Énoncé d’éthique et l’éthos militaire canadien.
C’est donc, en première approximation, un certain pragmatisme qui caractérise la morale prônée par Abu Musad al Souri aussi bien que par Oussama Ben Laden. Ce pragmatisme enseigne que la fin justifie les moyens et que la violence peut être mise au service d’une cause qui la transcende. Cette cause, dans le cas du djihadisme, c’est l’avènement sur terre de la loi de Dieu, la charia, qui apportera à l’humanité sa vraie libération. En un sens, on peut dire, dans le sillage de Gilles Kepel[2], que l’Islam remplace le communisme dans le discours de la nouvelle avant-garde révolutionnaire.
À ce pragmatisme, l’Amérique de George Bush n’a pu opposer que le sien. Un pragmatisme qui a servi à justifier jusqu’à tout récemment la torture, le militarisme, le mensonge et la désinformation. Il s’agissait de justifier l’usage de tous les moyens au nom de la sécurité de l’Amérique. Dans cette perspective, le principal argument des théoriciens de la morale du contre-terrorisme se résume à ceci : poussé par l’urgence on peut exceptionnellement faire le mal. Si, par exemple, on détient un prisonnier susceptible de fournir une information importante et que le temps presse, on peut le torturer. Sur la base de ce schéma assez simpliste, s’est édifiée toute une littérature de la « bombe sur le point d’exploser ». Dans le monde abstrait des suppositions, il semble évident de justifier la torture de celui qui refuse de communiquer l’information permettant de sauver des vies humaines. Or, ces situations hypothétiques ne correspondent pas à grand chose dans la réalité. L’histoire enseigne au contraire que l’usage de la torture pour combattre le terrorisme n’est efficace qu’à grande échelle et donc sur une base quotidienne. Comme ce fut le cas lors de la bataille d’Alger en 1957[3].
Qu’en est-il du point de vue du leadership et de l’éthique militaire au Canada?
Suite au scandale de la Somalie au milieu des années 90, les Forces canadiennes ont mis en place une série de réformes importantes dans le domaine du leadership et de l’éthique militaire. La première a consisté à rendre ces deux matières indissociables. Le leadership et l’éthique doivent être considérés comme les deux vecteurs d’une même dynamique. L’exercice du leadership dans le respect de certaines valeurs est une condition d’appartenance aux Forces canadiennes.
· Quelles sont ces valeurs ?
· À quel type de leadership se rattachent-elles ?
· Comment peut-on comparer ces valeurs avec celles des djihadistes ?
Voilà les questions auxquelles nous allons tenter d’apporter quelques éléments de réponse pour conclure cet exposé.
Pour ce qui est des valeurs fondamentales des Forces canadiennes, nous nous référerons à l’Énoncé d’éthique du Ministère de la Défense nationale, lequel met de l’avant trois principes fondamentaux :
1. Respecter la dignité de toute personne
2. Servir le Canada avant soi-même
3. Obéir et appuyer l’autorité légale
Ces trois valeurs y sont complétées par six obligations : l’intégrité, la loyauté, le courage, l’honnêteté, l’équité et la responsabilité.
Cette constellation de valeurs ne laisse pas beaucoup de place au froid calcul utilitariste dont nous avons fait mention plus haut. Les cours d’éthique enseigné aux militaires canadiens contiennent des chapitres sur l’utilitarisme, mais cette école de pensée est étudié du point de vue académique et ne correspond pas à une doctrine officielle que les militaires seraient tenus d’appliquer une fois sur le terrain. L’inspiration de l’éthique militaire canadienne est plutôt kantienne et aristotélicienne. De Kant elle reprend le principe suprême énoncé comme suit dans la Métaphysique des mœurs : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen[4]. » D’Aristote, elle reprend l’idée d’une éthique des vertus quelle subordonne à celle des principes[5].
Il n’est donc pas étonnant que le volume intitulé Le leadership dans les Forces canadiennes, Fondements conceptuels[6], expose une conception du leadership basée sur des valeurs. Ce manuel se situe dans le prolongement de réflexions comme celles du major-général Penney qui a fait du leadership éthique une question de confiance au sein des Forces canadiennes. « Dans une société insistant sur la pureté et l’impeccabilité du comportement public et privé de ses chefs, l’officier supérieur qui outrepasse ses droits risque de se heurter au scepticisme, voire au cynisme, de ses subordonnés[7]. » Il est, en effet, difficile d’obtenir le respect de la troupe si les chefs ne donnent pas eux-mêmes l’exemple. Mais, ajoute le général, le plus grave survient lorsque les chefs, par leur comportement inapproprié[8], perdent la confiance de leurs subordonnés. Sur ce point la réflexion du militaire rejoint celle du philosophe – je veux parler de Kant. On se rappellera en effet la réponse de Kant à Benjamin Constant qui l’accusait de prôner un absolutisme impraticable au sujet du devoir de dire la vérité[9]. Le mensonge, avait répondu Kant, sape toujours le lien de confiance qui est à la base des sociétés, quelles que soient les circonstances.
Dans un sens analogue, le leadership d’Oussama Ben Laden repose indéniablement sur le lien de confiance qu’il a su créé en accordant ses paroles avec ses actes[10]. Quelle que soit l’opinion que l’on a sur les unes et les autres, il faut bien reconnaître qu’une analyse du contenu des discours de Ben Laden et de ses actes montre leur grande cohérence[11].
Pour terminer, ajoutons que, quelle que soit l’ampleur de leurs responsabilités dans les divers attentats terroristes des dernières années, il ne faut pas faire l’erreur de croire que Ben Laden et Al Souri ne seraient que des leaders cyniques ou des gangsters qui rechercheraient avant tout la gloire, le pouvoir ou l’argent. Ce sont, si l’on se fie à l’opinion d’un analyste aussi bien informé que Michael Scheuer, ainsi qu’à l’étude du texte d’al Souri, des soldats qui défendent une cause en laquelle ils croient et pour laquelle ils sont prêts à donner leur vie. C’est la raison pour laquelle ils sont si difficiles à vaincre.
Il existe toutefois une différence notable entre l’éthique des Forces canadiennes et celle qui a présidé à l’édiction des règles de la « guerre juste » tant dans le contexte chrétien que musulman, c’est que pour les premières tout être humain mérite d’être respecté en principe quelle que soit sa religion – ou son absence de religion – et ce, même si dans le contexte concret de la guerre ce principe peut être mis à mal. Il s’agit là de ce que l’on pourrait appeler humanisme au sens fort et respecte à la fois la première ligne de l’Énoncé d’éthique, l’essence de la philosophie kantienne et la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Bibliographie

AL SOURI, Abou Musad, A Terrorist’s Call to Global Djihad, USNI Press, 2008.

AZZAM, Cheikh Abdullah Yusuf, “Join the Caravan”, The Canons of Jihad, USNI, 2008.

IMBEAULT, Marc, « Noble Ends », The War on Terror – Ethical Considerations, ch. 5, B. Horn et D. Lagacé-Roy, éditeurs, Presses de l’Académie canadienne de la Défense, Winnipeg, 2008, pp. 97-106.

IMBEAULT, Marc, « La morale du devoir », ch. 5, Philosophie 3, Éthique et politique, publié en collaboration aux Éditions Beauchemin, Montréal, 2008

KANT, Emmanuel, « Fondement de la métaphysique des mœurs », dans Œuvres philosophiques, tome 2, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, p. 250.

KEPEL, Gilles, Terreur et Martyre. Relever le défi de civilisation. Flammarion, Paris, 2008

PENNEY, K.G. « Une question de confiance : l’éthique et la discipline personnelle chez les généraux canadiens » dans La fonction de général et l’art de l’amirauté, ch. 9, édité par B. Horn et S.J. Harris, The Dundurn Group, Toronto, Oxford, 2002, p.163.

SCHEUER, Michael, Imperial Hubris. Why The West Is Losing The War On Terror, Washington, Brassey’s Inc., 2004.
SCHEUER, Michael, Marching Toward Hell. America and Islam after Iraq, Free Press, New York, 2008.
SCHEUER, Michael, Through Our Enemies’ Eyes. Osama bin Laden, Radical Islam, and the Future of America, revised edition, Washington, Potomac Books, 2006.


[1] On trouvera un exposé détaillé de cette théorie dans le manuel Philosophie 3, Éthique et politique, publié en collaboration aux Éditions Beauchemin, Montréal, 2008, p. 288-289.

[2] Cf. KEPEL, Gilles, Terreur et Martyre. Relever le défi de civilisation. Flammarion, Paris, 2008.

[3] On trouvera une analyse complète de ce cas et une réfutation des justifications utilitaristes de la torture basées sur des abstractions dans notre : « Noble Ends », The War on Terror – Ethical Considerations, ch. 5, B. Horn et D. Lagacé-Roy, éditeurs, Presses de l’Académie canadienne de la Défense, Winnipeg, 2008, pp. 97-106.

[4] Emmanuel Kant, « Fondement de la métaphysique des mœurs », dans Œuvres philosophiques, tome 2, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, p. 250.

[5] Si l’on voulait absolument rattacher l’Énoncé d’éthique à une école de philosophie contemporaine, on pourrait peut-être le située dans le prolongement de l’herméneutique philosophique de Paul Ricoeur, notamment de Soi-même comme un autre. Dans cet ouvrage, le philosophe interprète magistralement le sens du mal infligé aux autres comme un mal que l’on s’inflige à soi-même et place ainsi la dignité humaine au cœur de son éthique. Mais le philosophe « adosse2 cet impératif catégorique (du respect de la dignité humaine) à la sagesse des anciens qui fait appel à la pratique quotidienne des vertus et à une certaine ascèse individuelle, marquée par les embûches, les fautes, le repentir et le devenir. Son éthique est donc à la fois une éthique du devoir de type kantien et une éthique des vertus inspirée par Aristote.

[6] Institut de leadership des Forces canadiennes, Le leadership dans les Forces canadiennes, Fondements conceptuels, 2005.

[7] PENNEY, K.G. « Une question de confiance : l’éthique et la discipline personnelle chez les généraux canadiens » dans La fonction de général et l’art de l’amirauté, ch. 9, édité par B. Horn et S.J. Harris, The Dundurn Group, Toronto, Oxford, 2002, p.163.

[8] L’exemple de la Somalie est mentionné, mais aussi celui d’officiers qui ont commis des abus dans d’autres circonstances.

[9] Constant soutenait que l’idée de « devoir » était inséparable de celle de « droit » et qu’il ne saurait y avoir de devoir là où il n’y a pas de droit : dire la vérité ne serait donc un devoir qu’envers ceux qui y ont droit. Ainsi, il n’y aurait pas de faute à mentir à ceux qui voudraient se servir de la vérité pour faire le mal.
[10] On pourrait ajouter, pour employer les termes de la psychologie contemporaine qu’il s’agit d’un leader « transformationnel » : il réussit à transformer de jeunes gens instruits qui auraient pu avoir un bel avenir en missiles humain.
[11] À ce sujet, je renvois le lecteur aux ouvrages de Michael Scheuer, notamment : Imperial Hubris. Why The West Is Losing The War On Terror, Washington, Brassey’s Inc., 2004. Marching Toward Hell. America and Islam after Iraq, Free Press, New York, 2008. Through Our Enemies’ Eyes. Osama bin Laden, Radical Islam, and the Future of America, revised edition, Washington, Potomac Books, 2006.

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