L'annonce du décès de Ben Laden a fait le tour du monde. Le chef légendaire d'Al Quaida n'avait, semble-t-il, plus de rôle directe dans l'organisation d'attentats terroristes mais son image comme symbole de la résistance à l'Occident demeurait forte.
Les conséquences de sa mort sont pour le moment difficiles à évaluer. Il sera certainement considéré comme un martyre par ses sympathisants. C'est le destin qu'il avait choisi en devenant moudjahidin. Reste à savoir maintenant si Ayman al-Zawahiri pourra prendre le relais comme symbole et incarnation, si j'ose dire, de la résistance islamique mondiale armée. Ou bien si un nouveau leader émergera ayant le charisme et l'intelligence stratégique de Ben Laden.
C'est peut-être simplement à la fin d'une génération de leader que nous assistons. Mieux à la fin d'une manière de voir partagée par les principaux représentants d'une génération de leader. La prochaine génération sera inspirée par d'autres idées, une autre stratégie et d'autres tactiques. Je pense ici principalement à l'approche diamétralement opposée à la "pyramide" (terme par lequel on devrait peut-être traduire Al Quaida au lieu de "la base", même s'il est moins littéral), de l'Appel à la résistance islamique mondiale d'Al Suri, mieux adapté à la situation actuelle. Plus souple, décentralisé, idéologiquement épuré, discret et parfaitement adaptable au vrai ou soi-disant vrai mouvement de masse spontanés des masses musulmanes.
D'après l'article du NYT le corps de Ben Laden a été jeté à la mer pour éviter la création d'un lieu de culte à l'endroit où il aurait été enterré. C'est probablement une mauvaise idée, car on risque de renforcer la stature du martyre et donc du culte.
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