20 mai 2011

Les conséquences stratégiques de la mort de Ben Laden

PhiGéo
Ce billet de Pascal Boniface est intéressant à plusieurs titres : d'abord pour son contenu principal incontestable selon lequel la mort de Ben Laden ne change pas fondamentalement le problème du terrorisme, ensuite pour ses corrolaires, l'affaiblissement d'al-Quaida mais non sa fin, la possible recrudescence d'attentats pour cause de vengeance et pour faire savoir qu'on existe toujours, le renforcement de la présidence américaine, etc.
Mais, l'auteur nous sert aussi une portion de la "tarte à la crème" du tout bon politologue "correctiviste". Disons d'abord qu'il y en a eu au moins deux complots : celui qui a mené à la destruction des tours du WTC et celui qui a mené à l'exécution de Ben Laden. Il y en aurait même un troisième, si je comprends bien P. Boniface, celui des théoriens du complot ! Personnages plutôt fantomatiques, voire quasi-inexistants, du moins sur la scène publique, Pascal Boniface ne les nomment d'ailleurs pas, qui s'imagineraient que Ben Laden n'est pas mort... (Il semble toutefois qu'il faille ajouter à la liste des noms de ces obscures théoriens celui du non moins ténébreux président russe Medvedev.)

Pascal Boniface
Je suppose, car il n'y a pas d'autres précisions dans le texte, que les mêmes "théoriens du complot" pensent de toutes façon que ce n'est pas Ben Laden qui a organisé le complot du 11 septembre 2001, mais bien les Américains eux-mêmes pour justifier leurs guerres. Mais, la question ici est de savoir qu'est-ce que venait faire cette histoire de théorie du complot au sujet de la mort de Ben Laden dans le texte de Pascal Boniface ? Le titre portant sur les conséquences de cette mort, on ne voit pas bien la pertinence d'une conclusion en forme de "vraie-fausse" remise en question de celle-ci. 

L'évaluation des conséquences de la disparition de Ben Laden est, par ailleurs, plausible. En voici un extrait :
"La mort de Ben Laden est un événement important mais il ne change pas fondamentalement les structures de l'ordre international. C'est incontestablement une victoire dans la lutte contre le terrorisme. Ce n'est pas la fin du terrorisme. Celui-ci risque même, par un effet de rémission, de frapper de nouveau très fortement, à la fois pour venger la mort de la figure emblématique de Ben Laden et pour montrer que la mouvance Al-Qaida peut encore frapper. Al-Qaida était déjà affaiblie depuis quelques temps, et la disparition de son leader va accentuer cet affaiblissement. Mais elle n'est pas morte. Elle sera particulièrement affaiblie dans la zone Afghanistan-Pakistan mais reste vivace au Yémen, dans la zone Irak et au Maghreb, sans préjuger de l'avenir de la Libye."
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