PhiGéo
L'organisation Human Rights Watch soutient sur son site Internet avoir découvert à Tripoli des documents d'archives qui indiquent clairement la complicité des gouvernements américains et britannique dans la torture pratiquée en Libye par le régime de Mouamar Kadhafi. Il s'agirait de centaines de documents et de photos retrouvés dans le bureau de Musa Kusa, ancien dirigeant du service de renseignement libyen.
Il y aurait, entre autres, des documents confirmant les dires d'Abdul Hakim Belhaj, ce dirigeant militaire de Tripoli qui a participé au renversement du régime ce printemps et qui a soutenu avoir été torturé par la CIA et par les services de renseignements libyens entre 2004 et 2010.
"The files we reviewed included details of at least four renditions, including that of Abdul Hakim Belhaj, former leader of the Libyan Islamic Fighting Group and now rebel military commander in Tripoli. The group sought to overthrow Gaddafi in the 1990s and played a major role in the current revolt.
During a mission to Libya in 2009, Human Rights Watch interviewed Belhaj. At the time, he was in Abu Salim prison, where Gaddafi locked away political prisoners and the site of a notorious 1996 prison massacre. It was also where Libya detained many of the prisoners transferred by the CIA. Belhaj said that he and his pregnant wife were detained in Malaysia in 2004, then rendered to Libya. He said CIA agents interrogated him about alleged ties to al-Qaeda – ties he denied – and beat and hung him by his limbs on a wall."
During a mission to Libya in 2009, Human Rights Watch interviewed Belhaj. At the time, he was in Abu Salim prison, where Gaddafi locked away political prisoners and the site of a notorious 1996 prison massacre. It was also where Libya detained many of the prisoners transferred by the CIA. Belhaj said that he and his pregnant wife were detained in Malaysia in 2004, then rendered to Libya. He said CIA agents interrogated him about alleged ties to al-Qaeda – ties he denied – and beat and hung him by his limbs on a wall."
La CIA et le gouvernement américain n'ont peut-être pas utilisé la torture pour tout et pour rien, mais ils l'ont néanmoins utilisée à grande échelle sans quoi elle n'aurait pas été efficace. C'est bien là le drame. Ce type de méthode, comme la démontré l'historien McCarthy, ne s'est révélée politiquement utile que lorsqu'elle a été utilisée de cette façon. Car, sous la torture, tout le monde parle mais ne dit pas nécessairement la vérité. Il faut donc recouper plusieurs témoignages pour obtenir des informations utilisables. C'est ce qui a été le cas, par exemple, en Algérie au moment de la bataille d'Alger en 1957 où les "paras" français ont été mobilisés pour procéder aux interrogatoires musclés d'un très grand nombres d'habitants de la casbah, surtout de jeunes hommes âgés de 18 à 40 ans. (J'ai discuté plus détails cette question dans "La noblesse des fins. La torture dans l'éthique du contre-terrorisme", dont une version se trouve affichée sur ce blog).
Aucun commentaire:
Publier un commentaire